Rapport disponible auprès de la DRAC Hauts-de-France, Service Régional de l'Archéologie
Chantiers archéologiques
Bruay-la-Buissière
Extension du Parc de la Porte Nord
Nécropole à crémations antique
Le projet d’aménagement initié par la Communauté d’agglomération de l’Artois Artois Comm. situé en limite des communes de Bruay-la-Buissière et d’Hesdigneul-Lès-Béthune concerne l’extension du Parc de la Porte Nord. Il a donné suite à un diagnostic archéologique réalisé par l’Inrap en janvier 2005, qui a révélé l’existence d’une quarantaine de structures pouvant être interprétées comme des sépultures (comblement charbonneux, céramique, esquilles osseuses). Leur découverte et le riche passé archéologique de la commune a motivé une prescription de fouilles préventives de fin septembre à décembre 2008. Une centaine de structures a donc été fouillée, où soixante sont assimilées à des structures funéraires appartenant à diverses catégories définies et réparties sur six secteurs. Deux occupations distinctes se partagent le territoire, l’une funéraire, l’autre domestique.
D’après les données céramiques, la naissance de l’aire funéraire se situe à l’extrême fin du Ier siècle. Son développement se réalise tout au long du Ier siècle et dans le courant du 1er quart du IIe siècle. Le milieu du IIe siècle marque son abandon. Elle est organisée selon quatre phases déterminées par les analyses croisées. Les premières phases s’illustrent par l’implantation de tombes à contenants (vases ossuaires, coffrets). Deux tombes privilégiées en caveau, très proches l’une de l’autre, pourraient être fondatrices. Elles sont assez spacieuses et sont munies d’un accès aménagé. À la fin du Ier siècle, ces dernières, encore majoritaires, cèdent progressivement la place aux tombes à dépôt en pleine terre. Les vases-ossuaires et les contenants en matériau périssable sont remplacés par des tombes-coffres, avec un développement au sud et à l’ouest. Les bûchers et structures à restes de crémations apparaissent alors. D’une, manière générale, deux types de rites semblent se développer, matérialisés par la typologie des tombes et de leurs dépôts. D’une part, les tombes à contenant céramique ou à contenant périssable, figurées par un grand nombre de récipients (jusqu’à 14 céramiques), d’autre part, les tombes-coffre et les tombes aménagées de dalles de grès au fond et/ou en surface. À partir de la seconde moitié du Ier siècle de notre ère, les dépôts évoluent avec l’apparition de tombes à restes de crémation, dans lesquelles sont dispersés les ossements au milieu des résidus du bûcher.
L’occupation domestique repérée à l’ouest s’illustre quant à elle par la présence d’une dizaine de fosses éparses aux dimensions variées caractérisées par des rejets domestiques (présence de céramique notamment et absence d’esquilles) dont la chronologie se situe entre 85-90 et 150 ap. J.-C. Cette zone, très lacunaire, devait s’étendre plus à l’ouest et au sud-ouest, sous l’actuelle Carrosserie de la Porte Nord. Elle marque la phase d’abandon du site.
Nathalie GILLES-GUBELLINI, Responsable d'opération.
Rapport final d'opération
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